La transparence, dans l’univers des bougies, tient souvent de la poudre aux yeux. Aucun texte ne contraint vraiment les fabricants à révéler la liste exacte des ingrédients qui composent ces petits objets de cire. Pourtant, quand la mèche crépite, des substances peu recommandables comme le benzène ou le formaldéhyde s’invitent dans l’air de nos salons. Ces composés figurent en bonne place parmi les polluants atmosphériques les plus surveillés.
Les chiffres n’ont rien d’anodin : des mesures ont révélé que, dans un espace fermé, quelques heures de bougie suffisent à atteindre des concentrations de particules fines comparables à celles de certains axes routiers en pleine ville. L’aération ? Rarement mentionnée. Les conseils pour limiter l’usage ou s’informer sur la qualité de l’air intérieur ne circulent guère auprès du grand public.
Ce que cache vraiment la fumée des bougies d’intérieur
Allumer une bougie sur une table basse, ce n’est jamais un geste anodin. La flamme attire l’œil, mais ce qui se joue dans l’air relève davantage du laboratoire que du simple décor. La fumée des bougies s’accompagne d’un cortège discret de particules fines et de composés organiques volatils (COV). À chaque combustion, selon le type de cire ou la nature de la mèche, la composition de l’air évolue.
Voici les principales familles de cires rencontrées et leurs spécificités :
- Cire paraffine issue de la pétrochimie.
- Cire de soja, cire de palme, cire de colza d’origine végétale.
- Cire d’abeille naturelle, généralement peu transformée.
Les bougies à la paraffine dégagent, en brûlant, des composés comme le benzène, le toluène ou l’acétone. Les bougies parfumées et la plupart des chandelles industrielles intègrent des parfums synthétiques et des colorants qui rallongent la liste des substances émises dans l’air.
La mèche mérite également toute notre attention. Certaines mèches contiennent du plomb. Si leur usage est interdit en France, il n’a pas complètement disparu ailleurs. Les mèches en coton, zinc ou étain n’ont pas toutes la même neutralité lors de la combustion.
On comprend alors que l’étiquette « produit naturel » ne suffit pas. Même une bougie en cire végétale peut émettre des substances indésirables, dès lors qu’elle contient des additifs ou des parfums de synthèse. Entre cire, mèche et additifs, chaque bougie devient une source potentielle de pollution de l’air intérieur.
Quels risques pour la santé : ce que disent les études et les experts
La combustion des bougies, en particulier celles composées de cire de paraffine, libère de nombreux composés organiques volatils (COV) tels que le benzène et le toluène. Plusieurs études, françaises et canadiennes, l’ont confirmé : ces substances participent à la pollution de l’air intérieur. D’après l’Ademe et l’ASTME, l’exposition répétée, même à faible dose, favorise le développement de maladies respiratoires comme l’asthme ou les allergies. À long terme, les soupçons se portent même sur un surcroît de risques de cancer.
Les particules fines issues de la combustion, invisibles mais bien présentes, pénètrent profondément dans les poumons. Les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes sont davantage exposés, souligne une équipe de chercheurs suédois. Le formaldéhyde, présent dans la fumée, ainsi que certains aldéhydes, irritent de façon marquée les muqueuses et peuvent entraîner des infections des voies respiratoires.
Les choix de cire et de mèche influencent la toxicité de la fumée. Les anciennes bougies à mèche plomb, désormais interdites en France, représentaient un risque d’intoxication aux métaux lourds. Les bougies parfumées, si elles contiennent des parfums synthétiques ou des colorants, multiplient la diffusion de substances problématiques pour la qualité de l’air intérieur.
Pour apprécier la lumière des bougies sans arrière-pensée, il devient nécessaire de garder un œil critique sur ces sources de pollution insoupçonnées.
Des alternatives plus saines pour profiter de vos bougies sans inquiétude
Envie de préserver le plaisir sans les désagréments ? Misez sur les bougies naturelles. Fabriquées à partir de cire de colza, de cire d’abeille ou de cire de soja non OGM, elles rejettent nettement moins de composés organiques volatils et limitent la quantité de particules fines dans l’air. Le choix de la mèche reste primordial : optez pour le coton ou, si nécessaire, pour le zinc ou l’étain, en évitant strictement toute mèche contenant du plomb, interdite ici, mais encore vendue à l’étranger.
Pour ceux qui aiment les ambiances parfumées, il existe des solutions : sélectionnez des bougies sans parfums synthétiques ni colorants. Ces ingrédients favorisent, une fois la bougie allumée, la diffusion de composés nocifs. Plusieurs fabricants, souvent regroupés en associations, proposent désormais des chandelles labellisées ou certifiées par des organismes indépendants, garanties sans substances controversées.
Il existe aussi des alternatives sans combustion, idéales pour ceux qui souhaitent améliorer la qualité de l’air intérieur : diffuseurs d’huiles essentielles à froid, pot-pourri naturel, épices chauffées doucement dans une coupelle, ou encore lampe à faible intensité pour une ambiance douce mais sans émanation toxique.
Voici quelques précautions simples à adopter pour profiter des bougies sans risque inutile :
- Placez vos bougies dans un endroit bien ventilé.
- Ne laissez jamais une bougie allumée sans surveillance.
- Limitez la fréquence d’utilisation et aérez régulièrement la pièce.
Choisir des bougies de qualité, les utiliser avec modération et veiller à la ventilation, c’est offrir à vos soirées la lumière qu’elles méritent, sans sacrifier votre santé. La prochaine fois que la flamme vacille, vous saurez exactement ce qu’elle vous chuchote.